Les cépages phares du Rhône
Mon Ti’ Boutèy c’est du vin mais pas que!
Chaque mois, les abonnés reçoivent en complément de leurs deux bouteilles un petit livret de dégustation qui comprend des fiches techniques mais aussi des dossiers en lien avec l’oenologie ou l’actualité du vin en général.
Le thème de Juillet était « Douce France » et la région mise en avant: le Rhône. Il me semblait important de renseigner les abonnés sur les cépages phares de cette si belle région! C’est la raison pour laquelle j’ai sélectionné ceux que l’on retrouve le plus souvent dans les vins de cette vallée et de les décrire ci-après.
Les rouges
La Syrah
Un des cépages rouges les plus emblématiques de la partie septentrionale.
A cause de son joli nom, on l’a longtemps crue persane, syrienne ou née à Syracuse. De récentes analyses ont permis de savoir que la belle avait en fait pris racine en Savoie et en Ardèche.
Cépage à faible rendement, rare et précieuse, elle se cultive uniquement sur des territoires idoines et privilégiés.
Dans les rouges, elle apporte des senteurs fruitées (fruits rouges et noirs : framboise, groseille, myrtille, mûre) et florales (violette, réséda), et même épicées (truffe, poivre, réglisse, menthol). Elle donne aussi naissance à de jolis rosés fruités. En vieillissant, son nez de violette caractéristique évolue vers des notes plus complexes où se mêlent le musc, la truffe, le cuir, le poivre ou la réglisse…
Le Grenache
Le cépage majoritaire en vallée du Rhône, charme autant par sa chaleur que par la rondeur de son caractère. Il est polyvalent et sait s’adapter à des terroirs variés.Du côté des rosés, il étonne par son fruit, sa bouche soyeuse et sa teinte pâle.Aux rouges, il donne une véritable ampleur capiteuse et des arômes de cassis et mûre épicés. Sans doute une des meilleures preuves de sa générosité : ses tanins se fondent en vieillissant, révélant alors de délicieux arômes de fruits, mais surtout de la garrigue environnante, d’épices et même de poivre parfumés.
Le Mourvèdre
Mystérieux quant à ses origines et longtemps considéré comme simple cépage d’appoint, le Mourvèdre est désormais largement cultivé en vallée du Rhône méridionale, sur les coteaux surchauffés du Sud.
Ce cépage à forte personnalité, souvent sous estimé, donne un vin très coloré, corsé et structuré. Ses tanins sont serrés, d’excellente tenue, pour les vins rouges.
Jeunes, ses vins dégagent des arômes de poivre et de fruits noirs (cassis, mûre) avec des touches végétales de garrigue ou de laurier. En vieillissant (environ 5 ans), ils s’épanouissent vers des notes plus rondes et des arômes plus complexes. A la dégustation apparaissent alors des touches de truffe, de fruits confiturés (pruneau, mûre et myrtille), mais aussi animales et épicées.
Enfin, en rosé, il prolonge la fraîcheur et enrichit les arômes.
Les blancs
La Marsanne
En premier lieu, c’est cépage très vigoureux et généreux. Ainsi, il se plaît sur les sols chauds et caillouteux principalement dans les Côtes du Rhône septentrionales.
La Marsanne donne des vins puissants, d’acidité moyenne. Ses arômes floraux et de noisette se développent particulièrement avec le vieillissement.
Le Grenache blanc
Cépage vigoureux, de maturité intermédiaire. Il donne des vins blancs assez corsés, peu acides, ronds et longs en bouche.
Le Viognier
Son histoire a connu de multiples rebondissements puisqu’il a failli disparaître… Originellement, il était exclusivement cultivé dans les Côtes du Rhône septentrionales (de Vienne à Valence)… avant de devenir un des cépages les plus appréciés en Californie. Aujourd’hui, ce cépage blanc se distingue autant par sa rareté que par la complexité de certains de ses arômes.
Ainsi, ses parfums imposants révèlent en bouche des arômes très corsés, d’une longueur admirable. Ce cépage donne des vins blancs fins, gras et onctueux.
De surcroît, très parfumé et subtil, il révèle des arômes mouvants, de fruits jaunes (mangues, poires, pêches, abricot, coing), de fleurs fraîches (violette, iris, acacia),de musc et d’épices, mais aussi de fruits secs (amandes et noisettes grillées).
Par ailleurs, aimant réconcilier les contraires, ces vins secs donnent en bouche une étonnante sensation de moelleux.
Il participe aussi discrètement à l’assemblage du Côte-Rôtie pour lui donner une pointe de violette. Réjouissant, le Viognier donne des vins d’épicuriens et suscite un plaisir immédiat : les Condrieu atteignent leur apogée en 2 ou 3 ans, devenant alors opulents et exotiques.
Voilà pour notre tour des cépages phares du Rhône. Si vous avez des suggestions, questions ou commentaires, n’hésitez pas à me laisser un message ci-dessous!