Quel vin avec un carry de la Réunion ?
Que boire avec mon carry?
Ou comment ne plus rater vos accords mets et vins réunionnais!
Cari, carri ou carry, le casse-tête reste le même. Que vous soyez natif ou non de l’île, vous vous êtes forcément posé la question : « Kosa mi boir’ ek carry là »? Ou encore « quel vin pour mon carry de la Réunion »?
Je vous donne ici des pistes pour passer cette épreuve avec succès la prochaine fois.
Le vin rouge n’est pas la seule option!
Certes, les épices atténuent la puissance des tanins mais n’oublions pas que les opposés s’attirent. Accompagnez vos carrys avec un vin moelleux sans crainte. Les épices vous paraîtront ainsi plus douces et la fraîcheur du vin atténuera le gras du plat. Osez un Chenin blanc en vendanges tardives ou même un Gewurztraminer.
Pour les plus téméraires, osez un vin jaune. Son côté « oxydatif » lui confère des arômes de noix mais aussi d’épices comme le curry. Parfait donc sur un poulet au coco ou un carry de porc.
Enfin, un Sauvignon blanc d’Afrique du Sud ou un Chardonnay du Chili sublimeront les sauces camarons ou un bon carry de légine.
Jamais sans mon rouge…
Pour les inconditionnels du rouge, tout peut être osé ou presque. En tant que spécialiste, je vous orienterais tout de même sur les régions plus ensoleillées. Le soleil concentre le sucre dans les raisins. Le résiduel sera donc plus important. Par conséquent la sucrosité sublimera la rondeur, le gras du plat.
Amusez-vous à (re)découvrir ces appellations :
- Minervois
- Corbières
- Faugères
Attention, si vous aimez le rouge très léger, cantonnez-vous au rougail saucisses ou au carry boîte bœuf. L’expérience risque d’être déplaisante sinon.
Quid du cabri massalé ?
C’est LE plat malbar ! Mais attention, tout le monde ne sait pas le cuisiner et il faut savoir choisir son massalé.
Le massalé est un mélange d’épices moulues. Chaque famille a sa recette même si les ingrédients de base restent les mêmes :
- Coriandre
- Cumin
- Fenugrec
- Muscade
- Girofle
- Piments, etc.
Le massalé ajouté à une viande forte et de la pâte de tamarin donne un cocktail détonant dont même le lave-vaisselle se souvient.
Ici pas de vin blanc, ce serait une belle erreur. Amateurs de Bordeaux, choisissez un Pauillac, un Saint-Julien ou mieux, un Saint-Estèphe. A cause de l’assemblage à majorité Cabernet sauvignon.
La structure (tanins + alcool+sucre) est bien présente, le vin révèle des notes d’épices mais aussi une finale fraîche, mentholée qui calmera à coup sûr la brûlure du bouillon larson.
Sinon, appuyez-vous sur un vin du Rhône septentrional type Gigondas pour les épices ou encore du Sud-Ouest : Cahors, Madiran qui sont de grands costauds parfaits pour le massalé.
Vous avez enfin les bases! Expérimentez, essayez et surtout trompez-vous car c’est la meilleure façon d’apprendre. Le plus important est d’aimer son vin « kom un cochon y aim’ la bou[1] » !
[1] Aimer son vin comme un cochon aime la boue : passionnément.