Effervescence et alcoolémie

Certains alcools rendent tristes, d'autres vous transforment en superstar et certains, à l'apparence plus légère, vous font tourner la tête rapidement. C'est le cas des vins effervescents. Une expérience réalisée en 2003 apporte des éléments de réponse.

Il faut savoir que l'alcool commence à circuler dans le sang dès son absorption. Le résultat de la concentration d'alcool dans le corps est d'ailleurs appelé "alcoolémie". Ainsi, si un homme de 75 kg absorbe 120ml de vin à 14°, cette quantité sera diluée dans son corps composé à 65% d'eau. Théoriquement, son taux d'alcoolémie est d'environ 0,26g/l d'alcool dans le sang. Ce taux est important. Par exemple, au-delà de 1g/l, l'individu perd ses capacités de jugement et de contrôle. Passé 2 grammes par lite, les nausées arrivent, le sujet titube et le temps de réaction est réduit. Enfin, à partir de 3 grammes par litre, viennent la confusion, la perte d'équilibre et de perception de l'environnement.

L'alcoolémie et ses effets sur l'homme ou la femme dépend de nombreux paramètres. Certains sont liés à la boisson elle-même: quantité absorbée, vitesse de consommaiton, type d'alcool, mélange... D'autres sont liés au consommateur: sexe, âge, poids, fatigue, contenu de l'estomac...

Il reste un paramètre que l'on oublie souvent: la présence de bulles et donc de dioxyde de carbone dans la boisson alcoolisée ingérée. En 2003, Fran Ridout, directrice des recherches cliniques à l'hôpital d'Epsom en Angleterre publie les résultats d'une étude menée sur 12 volontaires (6 hommes et 6 femmes). Elle démontre que la consommation en 20 minutes d'un verre de champagne contenant 0,6g d'alcool par litre produit un pic d'alcoolémie plus rapidement que si ce même verre de champagne était dégazé. La concentration d'alcool dans le sang observée est supérieure pendant les 20 premières minutes qui suivent l'ingestion.

Les britanniques ont aussi mis en évidence augmente plus vite le temps de réaction. Ils précisent cependant que tous les mécanismes biologiques dûs à la présence de dioxyde carbone dans les boissons alcoolisées ne sont pas encore connus.

Les bulles facilitent donc l'absorption de l'alcool dans l'estomac. Comment? En accélérant la vidange de l'estomac vers l'intestin, elles entraîneraient une assimilation plus rapide de l'alcool dans l'intestin grêle.

Le mécanisme physio-chimique en cause est encore inconnu des chercheurs mais une chose est sûre: si vous voulez profiter pleinement de la nuit du nouvel an; allez-y doucement sur les bulles.

Pour conclure, voici une dernière recommandation de tatie Elodie. Pensez au verre d'eau entre deux verres d'alcool pour être frais comme la rosée du matin un lendemain de fête.